L’Institut se transforme à partir des années 50
Développement
Le long bâtiment du 115 ne suffisait manifestement plus pour les deux sections (plus de 900 élèves en 1958). Un étage supplémentaire avait déjà été construit en 1955 et l’on occupait la plus grande partie de l’ancienne école Sainte-Gertrude (actuel Institut Saint-Joseph), appelée à l’époque le « Quartier du Pont », suite à la construction d’une passerelle reliant les deux bâtiments. Il fallut construire un tout nouveau bâtiment, qu’on appela le Quartier Latin, puisqu’il était destiné à abriter la section Latine de l’école secondaire.
Ce fut le temps des fancy-fairs, des dons reçus des parents ou de bienfaiteurs (notamment la famille Plissart), des emprunts, du paiement des intérêts et des remboursements.
A partir de ce moment, pendant pratiquement une petite quinzaine d’années (entre 1958 et 1972), l’Institut prendra petit à petit l’aspect qu’il a aujourd’hui. Successivement, on acheta en 1959 le 123 de l’avenue des Nerviens (depuis lors revendu), on acheta en 1961 le 131, avenue des Nerviens, on construisit à partir de 1963 le grand bâtiment du Quartier Saint-Pierre, pour terminer, en 1971, par le début de la construction du Quartier du Petit-Château.
La construction du quartier Saint-Pierre est la preuve tangible du but que poursuivait Albert Proost : donner à Saint-Stanislas ce qui lui manquait encore pour être considéré comme un grand collège d’Etterbeek : une grande chapelle, une grande salle de théâtre, un grand réfectoire et un grand garage souterrain.
Le Directeur Albert Proost chercha aussi, par priorité, à former des caractères, des chrétiens convaincus. Cette formation prendra toujours le pas sur les études théoriques, créant cet esprit qu’il avait découvert dans l’entre-deux-guerres à Saint-Boniface : il appelait cela « un esprit de famille ». Son ascendant dans les milieux de la jeunesse bruxelloise fut tel que Malines le nomma Chanoine. Mais son travail personnel de 17 ans à Saint-Stanislas fut toujours réalisé en totale indépendance, aussi bien sur le plan financier que sur le plan juridique, grâce à la création de deux a.s.b.l. indépendantes. Il avait d’ailleurs décidé de refuser la qualification officielle de Directeur de Collège agréé et donc le traitement attaché à cette qualification. Ses années à l’Institut furent des années d’activité bénévole et gratuite : « Cela me donne une certaine indépendance de décision », disait-il d’un air narquois.
En 1969, il fut remplacé à la tête de l’Institut par le chanoine Etienne Glibert, ancien directeur du Collège Notre-Dame de Basse-Wavre, qui exerça également la direction de l’établissement voisin, l’Institut technique Saint-Joseph. Le chanoine Proost resta cependant fort présent dans les murs de son école, habitant encore plusieurs années au 123 et étant quotidiennement en contact avec les professeurs et les élèves. Les quelques professeurs actuels qui ont vécu ces dernières années se souviennent encore de son charisme. Sa visite régulière dans les classes laisse des souvenirs marquants à plus d’un, élève ou professeur. En juillet 1973, sentant ses forces faiblir, il décida pourtant de se retirer : il laissait derrière lui un Collège de 1108 élèves (540 en primaire, 568 en secondaire), un Collège d’excellente réputation, qu’il quittait dans une situation financière à nulle autre pareille. Il se retira dans son domaine de Bosberg, où il continua à animer des retraites de première communion et des camps scouts, mais il continua à visiter régulièrement son Institut. Sa retraite ne dura pourtant que quelques années : il rendit le dernier soupir le 27 avril 1976.
L’Institut Saint-Stanislas connut, au début des années 70, comme bien d’autres Collèges, la réforme de l’« enseignement rénové ». Sous l’impulsion de Jacques Liégeois, nouveau directeur des Humanités depuis 1971, la section secondaire connut un développement considérable. Le nombre d’élèves atteignit un niveau qui ne fut plus jamais dépassé : il augmenta de 200 unités en 6 ans (688 élèves en 1977). Le corps professoral connut lui aussi un accroissement important : au cours des 6 années qui ont vu l’enseignement rénové gagner toutes les classes d’Humanités, furent engagés plus de 50 nouveaux professeurs, dont on retrouve encore aujourd’hui une dizaine, fidèles au poste. L’ « esprit de Saint-Stanislas », c’est également eux qui l’ont forgé. Le chanoine Glibert, directeur général de Saint-Stanislas et de Saint-Joseph, fut appelé à d’autres fonctions en 1981. On peut aujourd’hui considérer que son départ fut accompagné d’une distanciation de plus en plus grande entre les deux Instituts : il n’y eut bientôt plus une seule classe dans le « Quartier du Pont », qui fut intégralement repris par Saint-Joseph (la passerelle fut même condamnée).
L’Institut connut, au cours des années 1980, de nouveaux bouleversements : la transformation de la grande chapelle en salle multisports et surtout, en 1982, l’introduction de la mixité, qui, il faut bien le reconnaître, donna un nouvel essor à la population scolaire déclinante.
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